La mort de ma joie d’enfant

Dans une vidéo, Anita Moorjani parle de l’imagination comme étant notre porte vers the other side (l’autre côté, paradis) et vers notre higher self (notre âme, la partie de nous qui ne meurt pas et qui est notre vraie nature). Elle précise que les enfants sensibles et empathiques (moi, oui et toi?) naissent tous avec cette connexion.

Le propos de Anita Moorjani m’a rappeler les moments où mes parents me disaient d’arrêter de mentir quand je racontais des histoires pas vraies, qui étaient dans mon imagination. Ces moments m’ont clairement fait comprendre qu’une partie de moi, ma créativité était mal et que je devais arrêter de l’exprimer.

Ce qui m’a replongé dans un souvenir encore plus précieux. Je me souviens de plusieurs moments où je prenais conscience de me sentir déchirée. Entre désirer devenir ce que mes parents voulaient que je sois et ma vraie nature, l’expression de mon énergie.

C’est en comparant les deux que je pouvais sentir les différences.

Le premier était en moi depuis ce qui me semblait être toujours. C’était léger, joyeux et très amusant. Ça goûtait la joie de l’eau du robinet coulant sur mes petites mains d’enfant. De ma robe volant autour de moi lorsque je tournais sur place. C’était la magie partout autour de moi et en moi.

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L’autre, celui de mes parents, était compliqué parce qu’il était difficile à comprendre. Lourd et même triste. C’était les cris de mes parents après que j’ai fait un joli dessin sur le mur. C’était la tristesse qui m’envahissait lorsque je comprenais que mes parents étaient déçues de moi.

Je me souviens clairement de prendre conscience que je traversais lentement dans ce monde de lourdeur. Tranquillement je laissais aller ma partie joyeuse. Je faisais des aller-retour entre ces deux mondes. Le mien et celui de mes parents. Ma vraie nature et leur perception de la vraie vie. Ma lumière et la noirceur du monde de mes parents.

Dans ces moments où je prenais conscience de ce qui m’arrivait, j’étais triste de laisser-aller cette partie de moi qui me remplissait de bonheur. Je sentais en moi une résistance. J’étais devant un dilemme, mais surtout un fait. Plus le temps avançait, plus j’oubliais qui j’étais vraiment.

Quand j’y repense ça me fâche. Cette partie de moi est morte et j’en porte en partie la responsabilité. Mes parents me tiraient dans une direction et je voulais tellement leur faire plaisir. Finalement, j’ai capitulé.

Les enfants ne devraient pas vivre de violence physique et émotive juste parce qu’ils voient les choses différemment des adultes.

Ce souvenir me permet d’avoir un plus grand respect envers les enfants. En tant qu’adulte on vit un genre d’amnésie de cette période de notre vie. On n’a que très peu de souvenir de comment on se sentait et surtout comment on interprétait le quotidien. Je crois que les enfants voient la vie d’un endroit très différent de nous les adultes qui fait en sorte qu’on ne comprend pas certains de leur comportements. C’est facile de tomber dans le jugement et malheureusement dans les punitions. Les enfants ne devraient pas vivre de violence physique et émotive juste parce qu’ils voient les choses différemment des adultes et qu’ils sont différents.

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Être différent, être soi est normal et magique. Une chance précieuse.

J’ai pas l’impression d’être spéciale. Je crois que beaucoup d’enfant vivent ce dilemme, mais ne l’exprime pas et au finale, oublie. J’ai la chance de m’en souvenir de temps en temps et maintenant en le partageant ici, ne plus jamais l’oublier.

Je crois que c’est ma vraie nature, la connexion avec mon âme que j’ai laissé aller. Au lieu de tranquillement évoluer cette partie de moi, je l’ai enfouie hors de ma vue et de celle de mes parents.

Ça été ma mission de permettre à mes enfants de conserver cette connexion en eux.

Je croyais impossible pour moi de retrouver cette connexion, comme si c’était trop tard. J’avais heureusement tord. Certaines décisions dans ma vie me permettent de petit à petit retrouver cette connexion. Comme un viel ami qui par moment est un inconnu.