Quand la peur s'empare de moi

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Je me souviens d’un temps dans ma vie où je n’avais pas besoin du coronavirus pour me faire mon propre scénario apocalyptique. Je suis contente de vivre plus de paix intérieure maintenant, mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas de moments emplis de la peur qui partent en vrille.

J’avoue honnêtement ne pas trop savoir comment réagir avec tout ce qui se passe. On fait attention et on va rester tranquille pour les prochaines semaines, mais mon chum est allé travailler ce matin, car au contraire de Benjamin, il n’a pas la possibilité de travailler à distance. Je crois sincèrement que la panique n’est pas nécessaire, la peur fait très bien sa job. Je reste alerte pour adapter mes comportements à la situation. 

Je n’ai juste vraiment pas envie d’être dans la panique et sincèrement je ne crois pas que la situation le demande. La fin de l’humanité n’est pas éminente et si on fait tous attention en restant le plus possible chez soi, on favorise une résolution positive de cette situation.

Même si rationnellement ça a beaucoup de sens, la peur brouille mon esprit et la panique rôde à l’horizon.

Débarquer du train

Depuis quelques années, j’ai acquis un réflexe bénéfique pour ma santé mentale. Tsé ces moments où ça ne va pas comme on veut. Il y a des changements et malgré tout on essaie de garder le cap sur nos objectifs pour ne rien déranger de notre routine de productivité. Comme lorsqu’on réalise que les choses comme on les connait pourraient changé en quelque chose qui nous ait inconnu parce qu’on n’a jamais vécu cette situation. Ça fout la trouille!

Mon réflexe est de m’arrêter pour choisir de débarquer du train de mes objectifs et de mes attentes. La journée, la semaine ne se passe pas comme je l’avais envisagé? On a l’impression de commencer un rhume (ou le coronavirus) et les écoles sont fermées pour au moins 2 semaines, je prends une respiration et je choisis de débarquer du train. Automatiquement, mes poumons se gonflent d’air et mes épaules se relâchent tranquillement. Comme en ce moment même où j’écris ces mots.

Photo by Tony Wan on Unsplash

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Je choisis de mettre de côté ce que j’avais prévu, parce que quand je regarde de près c’est rare que ce soit vraiment urgent, important oui, mais pas urgent. Je choisis de remettre à plus tard sans me sentir coupable.

En ces temps incertains, je me donne le temps. J’en ai besoin pour assimiler et mieux comprendre ce qui est en train de se dérouler dans le monde en ce moment et dans mon petit monde à moi. 

J’ai peur, je vis avec cette peur présente en moi. Elle fait partie de moi et je l’observe. Je n’essaie pas de faire comme si elle n’était pas là. 

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C’est plutôt rare que je cède à la panique depuis que j’ai compris que j’ai le choix et que j’ai du pouvoir sur comment je vis une situation. En ce moment, je suis dans un espace-temps gelé où je sens la peur présente et aussi la certitude que tout va bien aller. Je sens le besoin d’aller puiser dans mes outils, les moyens que j’ai développés pour me centrer et retrouver ma paix intérieure, comme le EFT et la médiation. Regarder les vidéos de Tea with Anita me font toujours du bien.

Me déposer

En regardant par la fenêtre ce matin, les rues vides des multiples d’étudiants qui les parcourent généralement à cette heure-là m’a fait une drôle d’impression. J’ai senti la peur se réveiller en même temps qu’une impression préapocalyptique. Puis, aussi vite qu’est venue cette impression, le souvenir des rues vides pendant la période des fêtes m’est revenu en tête. Cette période de l’année où je m’isole volontairement parce que je préfère rester le plus possible tranquille pour éviter les rhumes que j’attrape à répétitions d’année en année.

Deux semaines de vacances comme à Noël. J’ai déjà vu ces rues vides d’étudiants. J’ai déjà eu mes deux garçons avec moi à la maison tous les jours de l’année. All is good!

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Aujourd’hui je vais prendre le temps de me déposer. Prendre le temps de boire mon café en silence et sentir en moi cette paix intérieure qui malgré tout ce que j’ai vécu dans ma vie, est toujours présente en moi. Un peu de silence et de calme ou beaucoup en fonction de la situation et je reprends contact avec cette paix intérieure. Ce moment va me permettre de faire le point, laisser se révéler à moi ce qui est présent en moi concernant toute cette situation extraordinaire.

Je ne sais pas ce que je vais y trouver, mais je suis certaine qu’aujourd’hui ça ne sera pas la panique. Ces quelques minutes à écouter mon coeur font partie de ces moyens que j’utilise pour calmer mes pensées de peur qui ont envie de partir en panique. 

Je vais continuer de voyager avec la peur, mais comme une bonne amie elle sera là comme conseillère pas comme moteur de mon véhicule.

Et toi, comment te sens-tu en ce moment?

Julie xo