Je suis brisée

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Ils m’ont fait comprendre très tôt que ma perception de qui j’étais, était fausse. On m’a trop souvent fait sentir que j’étais dramatique quand j’exprimais la souffrance qu’ils me causaient. Quand je dénonçais que qui ils voulaient que je sois, me brisais. N’était pas moi.

Je sentais se creuser en moi un puit de noirceur et de souffrance.

Je me brisais en mille morceaux. La partie de moi que j’aimais être, semblait ne pas être suffisant, semblait être défectueux, méprisable.

Un jour, je ne me souviens plus quand, j’ai traversé sans m’en rendre compte dans la noirceur. C’était en partie mon choix pour leur faire plaisir. À ce stade je n’avais plus la force de me battre pour qui j’étais. La noirceur avait déjà gagné beaucoup de terrain.

J’étais trop brisé pour résister. J’ai arrêté de briller. J’ai tant pleuré.

Je me suis sentie petite. Je sentais que je devais avoir honte de moi sans trop savoir pourquoi. 

“Comme un nuage de noirceur qui cache le soleil assez longtemps qu’on oublie qu’il a un jour brillé.”

C’est devenu mon nouveau moi. Comme un nuage de noirceur qui cache le soleil assez longtemps qu’on oublie qu’il a un jour brillé.

J’ai oublié que j’étais le soleil. J’ai oublié avoir déjà brillé. Ma lumière toute recroquevillée sur elle-même.

Cette noirceur a voilé mon regard et teinté ma perception de la réalité. Les éléments semblaient être contre moi, la vie semblait me vouloir du mal. 

Le peu de lumière encore en moi m’a sauvé, m’a donné le gout de vivre dans les moments où je voulais arrêter de respirer. 

J’étais brisé.

Puis un jour j’ai vu la lumière dans les yeux de mon nouveau-né. Mon coeur s’est ouvert. Ça faisait mal de tant l’aimer. Il y avait un nuage de noirceur qui voilait mon coeur.

J’ai choisi de changer pour lui. De retrouver ma lumière pour ne pas briser la sienne.

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Chaque jour en la compagnie de mes deux garçons m’a permis de voir mes enfants briller, des enfants pas brisés. J’avais oublié et je me suis rappelé ma propre lumière. Et même si je pensais qu’il était trop tard pour moi, je n’avais pas le choix pour eux. Ces deux êtres de lumière étaient ma responsabilité. Mon amour pour eux et ma souffrance m’a permis de les laisser briller. De retrouver ma lumière petit à petit.

Ma lumière ne brille pas autant que lorsque j’étais une petite fille. J’ai envie, comme un appel au plus profond de moi de briller encore plus. D’être moi. Plus qu’accepter qui je suis, être un avec qui je suis.

Quand je pense à cette lumière, à me libérer un peu plus de la noirceur, je ressens une brise d’espoir et de joie. J’ai envie de m’amuser.

Julie xo