Guérir pour nos enfants

Je crois sincèrement que nos blessures émotionnelles et le temps passé à les guérir nous empêche de réaliser notre plein potentiel. Je pense à ma propre expérience de guérison qui n’est toujours pas terminée. J’investi beaucoup de temps et d’argent pour guérir les blessures émotionnelles de mon enfance.

Les blessures de mon enfance m’ont gardé dans un état de manque de sécurité (faible estime de moi). La plus grande partie de ma vie, ça m’a empêché de réaliser mon plein potentiel. D’ouvrir mes ailes et de prendre mon envol. Je manquais tellement de sécurité intérieure que je n’avais même pas envie de prendre mon envol. J’étais handicapé émotionnellement. 

Handicapé mon futur

Je me souviens de l’angoisse que je vivais quand on me demandais ce que je voulais faire plus tard comme métier. Juste de penser à faire un choix de programme au cégep faisait monter mon niveau de stress vraiment haut. 

Honnêtement, j’avais pas assez de sécurité intérieure pour être capable de me projeter dans l’avenir. 

Finalement c’est ma mère qui a choisi pour moi. J’étais en partie soulagé. J’allais  partir pour la banlieue de Toronto pour la prochaine année. J’avais très peur, mais moins que de faire un choix de carrière.

Quand je pense à la jeune fille que j’étais, je ressens tellement de compassion. Je me sentais comme un bateau sans port d’attache qui à la moindre brise menaçait de couler. J’étais perdu en moi.

Mes enfants

Je suis fière du chemin que j’ai parcouru et qui a été en grande partie inspiré par mes enfants. Comme eux, je suivais de plus en plus mon élan. Cette petite voix à l’intérieur de moi qui me guidait vers quelque chose de mieux pour mes garçons et de mieux pour moi. L’air de rien j’étais sur le chemin de la guérison de mes blessures.

En même temps que naissait Benjamin, naissait en moi le besoin de guérir mes blessures pour lui offrir une relation sécurisante émotionnellement. Comme ce n’est pas ce que j’ai vécu, je n’avais pas de modèle. Et j’avais beaucoup de réflexes de mon enfance qui semblaient jouer contre moi.

J’ai voulu guérir mes blessures parce que j’en avais de besoin pour offrir à mes enfants une enfance de laquelle ils n’auraient pas besoin de guérir.

Je me souviens, j’essayais tant bien que mal de contenir cette partie de moi qui voulait imposer à mes enfants mon propre conditionnement. J’étouffais mes cris et je tentais de calmer mes colères du mieux que je le pouvais. 

J’ai honte d’avoir utiliser les punitions, mais je comprends à quel point j’avais du chemin à faire et des blessures à guérir pour devenir la mère que je voulais être.


Outils de guérison

À mes débuts je n’avais pas beaucoup d’outils pour m’aider. J’écrivais de temps en temps dans mon journal, des pages et des pages d’introspection.  Ça m’a aidé en renforçant mon habileté à l’introspection. L’art de remettre en question mon conditionnement et mes croyances est devenu ma force.

Rencontrer une psychologue, Carmen, a eu gros impact dans ma vie. Je me trouve chanceuse qu’elle ait été sur mon chemin au moment où je désirais guérir de mon premier accouchement. J’ai eu une césarienne lors de mon premier accouchement et je voulais un accouchement naturel pour le second. Une partie de moi savais que la césarienne était le résultat d’un traumatisme que j’ai vécu dans mon enfance.

Carmen m’a fait réalisé à quel point j’étais dure et exigeante envers moi-même. Je n’avais plus besoin de mes parents pour me faire des reproches et me punir. Je le faisais à leur place en ressentant une marée de culpabilité m’envahir à chaque fois que je sentais échouer à être la mère parfaite que je voulais être.

La plus belle prise de conscience que j’ai faite avec Carmen est combien mon amour pour mes enfants, cette compassion, me permettais de changer, pour eux et d’être de plus en plus une mère douce, aimante et bienveillante. Je me souviens quand elle m’a dit: « Maintenant que tu es capable de cette douceur, choisis de te l’offrir ». Ça m’a saisi. Si je suis douce envers mes enfants pour leur bien-être émotionnel, pourquoi ne le suis-je pas avec moi?

Ça m’a pris des années, mais éventuellement j’ai été capable d’offrir à la petite fille en moi la compassion dont elle avait tant besoin.


Suivre mon élan

Après la psychothérapie, ce qui m’a fait du bien est de lire sur le unschooling et tout particulièrement sur les apprentissages par le jeu.

Lire sur comment les enfants apprennent de façon naturelle a allumé une lumière en moi et je sentais en moi l’envie d’en faire autant. Ce que je faisais déjà en lisant des livres sur la réincarnation ou en allant à mon cours de danse latine. Je suivais mon élan intérieur.

Cet élan éclaire encore mon chemin aujourd’hui. Il est présent en moi depuis ma naissance. Pendant une période de ma vie, il y avait trop de bruits en moi pour que je puisse l’entendre et le sentir en moi.


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Méditation et EFT

Cette élan m’a mené vers la méditation. Elle m’a permis de tranquilliser mes pensées pour connecter avec la partie sage en moi. De renforcer ma connexion avec mon higher-self et sa manifestation, mon élan. Ma façon de méditer à évoluer en étant guidé par mes besoins et mes envies.

Pendant plusieurs années, il y avait en moi un mélange de « faire ce que je pense devoir faire » et « faire ce qui me plaît ». Je ne me donnais pas totalement le droit d’être moi.

Le EFT est entré dans ma vie.

De tout ce que j’ai fait pour guérir mes blessures, le EFT a été comme une balayeuse sur mes blocages émotifs. Il m’a permis de guérir plusieurs de mes blessures, ou du moins les guérir assez pour me redonner la liberté d’être moi.


Mes blessures me guident

Une partie de moi aurais aimé ne pas avoir de blessures pour être tout de suite la mère que je voulais être pour mes enfants. Une autre partie de moi croit que mes blessures m’ont guidé. Je savais quoi ne pas dire et quoi ne pas faire pour éviter de blesser mes enfants.

Mes blessures m’ont permis de développer mon empathie et ma compassion. Qui ont été mes guides pour savoir ce que je pouvais dire et ce que je pouvais faire pour offrir à mes enfants l’amour inconditionnel leur permettant de réaliser leur plein potentiel.

Je suis fière de moi. Quand je compare mon paysage intérieur de mes 18 ans et celui d’aujourd’hui, j’ai envie de pleurer de joie. Je suis arrivé à un niveau de bien-être émotionnel qui est ce que je désire pour mes enfants. 

Je suis fière du chemin parcouru et aussi de ce que j’ai offert à mes enfants. Ils ont tout de même leurs lots de difficultés. Une partie de ces difficultés viennent de moi. Les moments où je n’arrivais pas à être bienveillante autant que je le voulais.

Et ils ont aussi un héritage génétique. Mon anxiété, celle que j’ai moi-même hérité de ma mère, fait aussi partie d’eux. Cette anxiété, même si j’ai créé un environnement bienveillant et sécurisant, est tout de même en eux. C’est à des années lumières de ce que j’ai vécu, mais c’est quand même là. 

Je suis fière parce que malgré cet héritage, ils ouvrent leurs ailes et partent à la découverte de leur vie.

Malgré le stress du milieu scolaire et la pauvreté des nouvelles connaissances et habiletés qu’il en tire, Benjamin fait preuve de force en continuant ses études.

Mon Benjamin qui ne s’en laissait pas imposer quand on a commencé l’aventure de l’école-maison. Il ne tolérait pas la violence liée à l’imposition d’une méthode d’apprentissage. C’était plus fort que tout, il voulait suivre son élan.

Il est une inspiration pour moi.

Comme Léo, son petit frère. Cette boule de joie qui encore aujourd’hui égaie tout sur son passage. Quand je le regarde, je vois la petite fille que j’étais. La partie joyeuse et vivant sa vérité. Il est flamboyant et m’inspire à ouvrir mes ailes encore plus grandes.

Chacun à leur façon, mes garçons ont été mes professeurs. Je suis tellement chanceuse de les avoir dans ma vie.

Je vous aime tant.

Julie xo