Ma vie de maman: du stress vers la joie de vivre

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J’aimerais emprunter la  machine à remonter le temps déguisé en cabine téléphonique du  film des années 80 Les excellentes aventures de Bill et Ted pour aller dire à la jeune maman que j’étais, « Julie, accepte que ta situation actuelle est déroutante et stressante. Tente des expériences pour augmenter le plaisir de vivre ta vie en commençant par arrêter de te sentir coupable tout le temps! Je te donne la permission, non seulement d’arrêter de te sentir coupable, mais aussi de prendre du temps pour toi. Ta situation actuelle va changer et soit certaine qu’avec le désir qui brule en toi de te transformer pour offrir à tes enfants une maman bienveillante, tu es sur le chemin parfait pour toi. Écoute ton coeur avec ses messages juste pour toi plutôt que les messages de l’extérieur que tu crois meilleur que ceux de cet espace calme et paisible en toi. Lorsque tu t’égares du chemin de la bienveillance, reviens vers cette mission de vie sans te blâmer et cherche le prochain pas, la prochaine action. Cet amour inconditionnel que tu travailles fort pour offrir de plus en plus à tes enfants, sera un élément déterminant pour vivre plus de bienveillance envers toi-même. La clé magique que tu vas retrouver.

Le temps en cadeau

Depuis quelques années, presque qu’une vingtaine d’années après cette période intense et magique d’être une jeune maman, pendant les vacances de Noël, quelques jours dans une année, je planifie un relâchement total. Je choisis de m’offrir ce cadeau du temps avec le moins possible d’obligations. Je laisse de côté ma liste de choses à faire, je mets de côté les tâches ménagères pour vivre juste de la simplicité, de la lenteur et du plaisir.

La sensation d’être dans une bulle en dehors du temps qui passe sans moi est magique. J’apprécie l’impression d’avoir beaucoup de temps pour faire les choses que j’aime avec les personnes que j’aime le plus au monde. C’est une énergie tellement agréable! Je me rappelle l’avoir vécu enfant lors des dernières journées d’école avant les vacances d’été, en rentrant à la maison avec mon sac d’école remplie à bord sur mon épaule gauche un peu plus basse que celle de droite et pourtant me sentant légère comme une plume.

Quand je ressens cette impression d’avoir tout le temps devant moi, d’être en vacances sans liste de choses à faire, mon âme se réveille et prend une grande inspiration comme si elle avait dormi trop longtemps. Elle a envie de s’exprimer à travers différentes activités et parfois à travers l’inactivité du corps permettant la floraison d’idées colorées.

Dans cet état, je sens se réveiller en moi des envies qui sont moins présentes au quotidien et qui font du bien à mon coeur. Comme faire du tricot, du casse-tête, lire un livre qui m’appelle, prendre en notre dans un carnet toutes ces idées qui me passent par la tête, dessiner, jaser avec Patrick et les garçons aussi longtemps que le coeur nous en dit.

Le stress et la pression de productivité éteint ma créativité et ma joie de vivre en abimant mon âme au passage.

Je ne me fais pas d’attentes et je ne me mets pas de pression. Et surtout je me donne le droit de ne pas me sentir coupable. La seule condition est de choisir consciemment d’être en mode vacances.

En y réfléchissant bien, j’ai trouvé 4 niveaux de stress et de bienêtre que j’ai expérimenté au cours de ma vie de maman.

Mon but est de partager ces différents niveaux de bienêtre pour démontrer qu’on a en partie le contrôle des circonstances qui fabrique la trame de notre quotidien. On peut choisir de ressentir plus de joie de vivre dans notre vie, mais il y a des périodes où notre niveau de stress et de responsabilité favorise la confusion plutôt que la clarté nécessaire pour se choisir. Comme avec un nouveau bébé, quand on est malade ou dans une situation haute en stress et possiblement traumatisante. Peu importe si la situation soit désirée et apporte son lot de joie, être désorienté par de nouvelles conditions vient avec son lot de stress.

1- Stress paralysant

Situation familiale

  • Être des nouveaux parents ou avoir de très jeunes enfants;

  • Être un parent à temps plein avec de jeunes enfants;

  • Les deux parents travaillent ou sont en congé de maternité et paternité.

Conditions

  • Tous les moments où il y a de grands changements dans notre vie et la vie familiale;

  • On sent qu’on manque cruellement de temps;

  • On sent qu’on a peu de contrôle sur notre quotidien;

  • On vit une situation traumatisante.

  • On vit beaucoup de stress.

Quand le niveau de stress est haut, les rares moments libres ont besoin d’offrir un haut niveau de divertissement ou de douceur pour faire baiser le stress que je vis. Quand j’ai été malade en novembre dernier, mon quotidien était chamboulé et même au retour à la maison, j’avais de la difficulté à me sentir en sécurité émotionnellement. Les activités qui me font du bien normalement, comme lire, ne m’offraient pas un relâchement au niveau du stress que je vivais. J’avais besoin de temps et j’avais besoin d’être douce envers moi-même en me donnant le droit de me bercer toute la journée et de dormir autant que j’en avais envie.

C’est temporaire

Ce qui a un réel impact sur le stress que je vis est de me rappeler le côté temporaire de cette situation. Demain, la semaine prochaine, le mois prochain, ça ira mieux. Après ce petit rappel, j’ai l’espace mental pour me demander ce qui pourrait me faire du bien en ce moment. Des fois c’est du chocolat, dormir tout l’après-midi, écouter la télévision toute la journée, me coller avec mes enfants et mon amoureux que j’essaie sans me sentir coupable.

Quand mes garçons vivent un haut niveau de stress, eux aussi perdent leurs repères. De ce que j’ai pu observer, leurs entrées au secondaire, au cégep et à l’université pour Benjamin, ainsi que la période des examens de fin d’année sont les moments où ils ont vécu les plus hauts niveaux de stress. Ils ont vécu du stress quand ils ont commencé un nouvel emploi, mais jamais au niveau de ce qu’ils vivent à l’école. Pour eux, comme pour moi, l’école a été, avec les traumatismes que j’ai vécus, ce qui a eu le plus d’impact négatif au niveau émotionnel.

2- Stressé qu’on accepte comme étant « normal »

Situation familiale

  • On travaille la semaine ou on est maman à temps plein, nos soirées et nos fins de semaine sont libres, mais principalement occupées par les tâches et les responsabilités;

  • Avec de jeunes enfants.

Conditions

  • On sent qu’on manque de temps;

  • On sent qu’on a pas assez de contrôle sur notre quotidien;

  • Notre travail nous apporte plus de pression que de joie;

  • Nos relations, familiales et amicales, ne sont pas dans la bienveillance.

Le stress « normal » du quotidien de Benjamin et Léo varie selon le nombre de cours qu’ils ont à l’horaire. Chaque session, ils enlèvent des cours pour faire baisser le niveau de stress en augmentant le temps disponible pour faire les travaux et se préparer aux examens et surtout pour éviter de vivre un stress paralysant.

Malgré cet horaire « allégé », lorsque Léo vit des incertitudes concernant un travail qu’il a à remettre ajouter à une plus grosse charge de travail, il vit de la frustration et de la colère. Il perd alors ses repères et c’est alors que j’entre en scène pour lui prêter une oreille attentive. En février dernier, moi et Léo sommes allés souper au restaurant le lendemain d’une soirée haute en stress. Principalement pour discuter de ce qu’il avait vécu et faire le point sur ses conditions présentes et les différentes options. Avec son accord, on a aussi élaboré une stratégie à essayer la prochaine fois qu’il rencontrera une situation semblable. 

On peut choisir notre réponse à des circonstances favorisant le stress.

Quand il se sent bien malgré les travaux et les examens, probablement qu’il vit une sensation de contrôle, je remarque que Léo prend le temps d’enlever la poussière dans sa chambre et de réorganiser ses tiroirs. Plus son niveau de stress est haut, plus il a besoin de jouer aux jeux vidéos et de rire en regardant des sitcoms et des vidéos divertissants. Quand son niveau de stress baisse un peu, il a envie d’aller courir et d’aller au cinéma. Sa perception des travaux scolaires qu’il a à faire se transforme de lourd et insurmontable à « je suis capable ».

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Jeune maman

Je me souviens lorsque j’étais une jeune maman ayant fait le choix de l’être à temps plein, j’avais souvent la broue dans le toupet. Je me mettais beaucoup de pression pour être « une bonne maman » tout en retenant ces réflexes d’autorité qui voulait cruellement se manifester au quotidien dans mes interactions avec mes enfants. Je me sentais coupable de prendre du temps pour moi et les moments où je le faisais ne semblaient jamais assez pour retrouver une certaine paix intérieure. De toute façon à cette époque, mon esprit était surchargé de pensées dévalorisantes qui critiquaient mes moindres gestes et paroles. Je ne me souvenais plus de ce qu’était la paix intérieure. Ça m’aura pris beaucoup de courage et la méditation pour arriver à ressentir toute la douceur de la paix intérieure.

Les moyens que j’avais pour faire baisser mon stress et pour lesquels je vivais beaucoup de culpabilité étaient la bouffe et la télévision. J’avais tellement hâte au vendredi soir où j’écoutais Charmed en mangeant une soupe thaïe et des rouleaux impériaux du restaurant du coin. Si je ne m’étais pas senti autant coupable, le bienêtre que j’allais chercher dans cette soirée, même s’il n’était pas optimal, m’aurait fait un plus grand bien.

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En suivant mon intuition, j’ai choisi d’expérimenter plusieurs outils qui m’attiraient et qui m’ont permis d’avoir un impact positif sur mon niveau de stress. Ces outils ont, entre autres, baissé l’impact des fausses croyances que j’avais en moi et qui me faisait sentir coupable de tout. Je me souviens de m’être donné la permission de partir à la découverte de moi-même et ça m’a permis d’augmenter la satisfaction de vivre mon quotidien.

3- Stressé en Congé

Situation familiale

  • On travaille la semaine ou on est un parent éducateur, on a nos soirées et nos fins de semaine de libres. On vit un équilibre entre les responsabilités et les activités plaisantes;

  • Notre travail nous apporte plus de plaisir et de joie que de pression;

  • Peut-être qu’on a plus de liberté dans notre travail et dans notre horaire, qu’on travaille à partir de la maison;

  • Les enfants sont plus vieux ou on utilise des outils pour faire baisser notre niveau de stress;

  • Le mode de vie qu’on a choisi réduit nos responsabilités.

Conditions

  • On est en congé ou en vacances, mais on a des attentes et des objectifs;

  • On profite des jours de congé pour diminuer notre liste de choses à faire en lien avec nos responsabilités;

  • • On sent qu’on a assez de temps;

  • Peut-être qu’on est capable de choisir de ralentir, d’en faire moins pour se garder des moments libres;

  • Au quotidien, notre travail nous convient en plus grande partie et nous passionne la plupart du temps.

Mon voyage de noces a été ordinaire. On est allé dans le sud pour une semaine et cette expérience m’a éventuellement fait comprendre que même si je suis en vacances, je vis du stress. 

C’était avant de savoir que le gluten, les produits laitiers et les œufs ne faisaient pas du bien à mon corps. J’ai tellement eu mal à l’estomac! J’avais parfois ce mal de ventre en moins intense avant notre mariage et j’utilisais alors un médicament pour faire disparaitre la douleur, mais je ne l’avais pas emporté en voyage parce que ça faisait longtemps que je n’avais pas eu ce mal de ventre. 

Le fait d’être en dehors de ma zone de confort, je n’étais jamais allée dans le sud, m’a fait vivre un niveau plus haut de stress qui a probablement favorisé les maux de ventre.

C’est fou, je suis en vacances et je stresse! Je croyais que c’était justement le but des vacances de relaxer!

Avec les années, j’ai choisi d’adapter les vacances et les autres situations de ma vie à mon besoin de sécurité pour baisser le niveau de stress que je vis.

Lorsqu’on est allé à Universal pour la deuxième fois, on faisait des manèges et des activités tout en respectant mon besoin de lenteur (je suis celle qui a le plus gros besoin de lenteur dans la famille et je suis chanceuse, Patrick et les garçons respectent aussi mon besoin). De toute façon, quand je vis une pression de faire vite et d’en voir plus en moins de temps possible, j’en manque des bouts et j’ai beaucoup moins de plaisir.

On a aussi visité Boston et New York en famille de cette façon. En prévoyant des journées à flâner dans les parcs en pleine nature pour recharger nos batteries et ralentir le temps. En adaptant les visites à nous au lieu de se mettre de la pression de tout voir.

Malgré tout, j’accepte que ces vacances me fassent vivre un certain stress et avec le temps je trouve de nouveaux moyens pour vivre plus de plaisir en diminuant les aspects qui me font vivre du stress.

De loin les vacances qui me font le plus de bien sont celles où je suis immergé dans la nature. On a fait quelques séjours dans des chalets et ces expériences, pas assez nombreuses à mon gout, m’ont permis de constater à quel point ce type d’expérience est réellement ce qui me permet d’être connecté le plus étroitement à la paix en moi.

4- Joie de vivre

Situation familiale

  • Les enfants sont grands;

  • On a beaucoup de liberté dans notre travail et dans notre horaire et notre quotidien nous permet de prendre des pauses suffisantes à retrouver notre joie de vivre;

  • Le mode de vie qu’on a choisi réduit grandement nos responsabilités.

Conditions

  • On a choisi de ralentir, de diminuer la pression pour favoriser notre joie de vivre;

  • On est au chalet pour la fin de semaine;

  • Journée de congé ou de vacances sans aucune tâche et aucune activité obligatoire;

  • On ne ressent aucune pression ou stress.

Pendant une période de ma vie, la joie était au coeur de mes préoccupations. C’était le mot qui guidait les expériences que je faisais pour transformer ma vie. J’observais ces moments où je vivais de la joie pour essayer de reproduire ces conditions. Je notais ce qui me faisant vivre de la joie dans un petit carnet. Je me demandais ce qu’était la joie et quel impact elle avait sur notre vie.

Je me suis souvenu de la joie que je vivais quand j’étais très jeune. Combien c’était facile et naturel de revenir dans la joie. La joie me faisait sentir légère et capable de tout faire.

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Après avoir essayé pendant quelque temps de forcer la joie, j’ai compris qu’elle est présente naturellement quand je choisis de me mettre moins de pression et que je choisis de vivre plus de lenteur.

La joie de vivre est un état qui découle d’une vie aimée et chérie.

Dans ma quête de lenteur, j’ai fait une première expérience. Une journée de lenteur et de douceur. Une journée où je bouge plus lentement et où je n’ai pas d’obligations. Lors de cette première journée, j’en refais de temps en temps, j’ai été agréablement surprise d’y trouvé l’amour. Choisir de ralentir me permet de ressentir la douceur de vivre et cette douceur est de l’amour de soi.

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Pendant ces journées de lenteur et de douceur (#journéelenteuretdouceur) j’ai la joie facile et la créativité dans le piton.

J’essaie, presque tous les jours, de me créer un quotidien plus lent avec le cadeau du temps pour ralentir. Me bercer dans mon fauteuil comme une mamie en regardant le ciel et les voitures qui circulent sur les autoroutes pendant que je suis presque immobile et sereine. C’est une de mes façons pour vivre une vie que j’aime et favoriser l’expression de moi créativement. Arrêtez le temps, arrêtez les pensées, augmente ma joie de vivre et la libérer pour créer.

J’ai du pouvoir

Se créer une vie qu’on aime vivre est plus facile lorsqu’on accepte ce qu’on croit ne pas pouvoir changer et qu’on choisit d’avoir un impact sur ce qu’on peut changer. Il y a plusieurs moyens de faire baisser le stress et un incontournable pour moi a été d’arrêter de valoriser “être dans le jus” parce j’avais besoin de faire comme les autres et prouver, aux autres et à moi-même, ma valeur.

Débarquer du train de la pression de productivité n’est pas facile, mais j’ai découvert que je ne suis pas la seule, il y a une grande communauté de gens qui choisissent de vivre avec moins de pression et plus de joie de vivre. Tu es la bienvenue parmi nous 💖

Julie xo