Unschooling: ces premiers livres qui m’ont formé et inspiré

Temps de lecture: 15 minutes

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Quelque temps après avoir commencé l’école-maison en 2004 j’ai entendu parler de unschooling et tout de suite ma première réaction a été un mélange d’intérêt et de suspicion. À ce moment de ma vie, le besoin de me prouver en tant que mère et nouvellement mère-éducatrice pesaient lourd sur mes épaules. Même si j’étais déjà dans la bienveillance avec mes enfants et que l’intention qu’ils se sentent aimés inconditionnellement était plus importante que tout, j’avais des blessures émotionnelles et les croyances qui viennent avec qui me demandait de cheminer tranquillement pendant ma transformation. 

Du attachment parenting au unschooling

La relation avec mes enfants en favorisant leur attachement émotionnel sécure était depuis leur naissance, une priorité. Je n’ai pas eu besoin de changer complètement mes croyances, ma vie m’a enseigné quoi éviter pour favoriser l’attachement entre mes enfants et moi. Mon coeur guidait la transformation de mes interventions avec mes enfants. C’était les moments où j’étais trigger par les comportements de mes enfants qui ont été le plus grand défi parce que j’étais emplie de réflexe appris dans ma propre enfance qui était présent en moi quand je vivais plus de stress et de frustration.

J’ai fait un autre bond dans mon cheminement personnel quand j’ai compris que le unschooling allait permettre une relation bienveillante à travers les apprentissages en famille. C’est comme si j’avais deux objets différents, la bienveillance et les apprentissages en famille et que j’essayais de les assembler en un seul objet.

Je sentais à quel point mon cerveau travaillait d’une façon différente au moment où je rencontrais les idées nouvelles des apprentissages libres. Grâce aux livres que j’ai lus, j’ai vécu un changement dans ma façon de voir comment les enfants apprennent. Mon rôle, en tant que parent éducateur, a complètement changé en l’espace de quelques mois. Je suis passé de cette croyance qu’on doit enseigner aux enfants pour qu’ils apprennent à être un soutien qui leur permet d’étancher leur soif d’apprendre naturelle.



Comme des invités de marque de Léandre Bergeron

Ce livre est difficile à trouver. Je vous conseille de fouiller votre bibliothèque de quartier ou écrire à M. Bergeron.

Ce livre est difficile à trouver. Je vous conseille de fouiller votre bibliothèque de quartier ou écrire à M. Bergeron.

Ce premier livre recommandé par une maman de mon groupe de soutien est écrit par un québécois, Léandre Bergeron. Écrit sous forme de journal, l’auteur partage ses réflexions du quotidien en Abitibi où il vit avec ses trois filles et sa femme. Dans ce livre j’ai retrouvé ces mêmes valeurs d’attachement sécure qui sont tellement importantes pour moi. J’ai compris que la suite naturelle de ces valeurs vécue pendant l’accouchement et la petite enfance est les apprentissages libres.



“Qu’ai-je donc fait pour que ça coule de source, comme une vie jaillissante, sans bornes et sans fin, une joie continue d’être avec elles, parmi elles, entourée d’elles? Qu’avons-nous fait? Non C’est plutôt: Qu’est-ce que nous n’avons pas fait, leur mère et moi, pour qu’il y ait toujours dans leurs yeux cette flamme de vie sereine...”



Quelques années après avoir lu son livre, j’ai eu la chance de rencontrer et d’entendre M. Bergeron lors d’une rencontre organisée par une maman de mon groupe de soutien.

Libres enfants de Summerhill de Alexander S. Neil

Je ne me souviens plus comment je suis tombé sur ce livre, probablement en fouillant la bibliothèque de quartier pour trouver des livres parlant de unschooling. Je me souviens par contre de ressentir une libération de la pression que me faisait vivre ma perception d’être seule à cheminer vers le unschooling. Au début de mon cheminement, il y avait peu de gens dans mon groupe de soutien qui vivait le unschooling basé sur des principes de bienveillance et d’attachement sécure.

Alexander S. Neil a fondé en 1921 la première école démocratique dans la région de Londres. Ce livre publié en 1994 m’a permis de comprendre que j’étais loin d’être seule dans la remise en question des apprentissages des enfants pour choisir une position de respect et d’accompagnement plutôt qu’une position d’autorité et de contrôle. D’autres avant moi, et ce depuis longtemps, ont pavé ce chemin qui encore aujourd’hui n’est pas la norme. Un chemin où l’enfant est perçu comme un être à part entière qui possède les habiletés nécessaires pour développer ses talents et être heureux. 





« Je crois intimement que l’enfant est naturellement sagace et réaliste et que, laissé en liberté, loin de toute suggestion adulte, il peut se développer aussi complètement que ses capacités naturelles le lui permettent. »

« On ne peut pas faire apprendre la musique, ni aucune autre chose d’ailleurs, à un enfant sans le transformer plus ou moins en un adulte privé de volonté. »

J’ai compris à quel point forcé les enfants à apprendre brise leur âme et handicap leur futur en leur enlevant le désir d’apprendre. 

“Mon critère de la réussite, c’est la capacité qui permet de travailler joyeusement et de vivre positivement. “

Dans cette société où le succès est mesuré en termes d’argent, j’ai remis en question ma vision du succès en me demandant ce que je voulais le plus pour mes enfants. Qu’ils soient heureux. Quand on manque d’argent, l’argent peut nous rendre plus heureux. Quand on a plus d’argent dont on a besoin, l’argent ne nous rend pas plus heureux. Entre ces deux extrêmes, quand on a assez d’argent pour répondre à nos besoins, l’argent ne nous rend pas plus heureux. Vivre un quotidien qui nous passionne et avoir une santé mentale nous permettant de transformer notre vie pour vivre plus de bonheur est ce qui fait toute la différence. 

Même si mes enfants n’ont pas fréquenté une école démocratique, ma façon d’être avec eux s’est grandement bonifiée au fil de ma lecture de ce livre. Je suis tombé en amour avec ces rencontres hebdomadaires que font les élèves et le personnel de Summerhill. Un moment pour régler les conflits ou pour choisir un nouveau professeur de façon démocratique. Les élèves ont, comme les adultes, une voix, un droit de vote et la considération d’être un être humain à part entière.

Photo by Clay Banks on Unsplash

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Offrir aux enfants le pouvoir de contrôler leurs existences leur permet de faire des apprentissages plus tôt dans leur vie et favorise la maturité émotive. Les écoles démocratiques libres sont encore aujourd’hui mon idéal d’école, et même si mon cœur a choisi les apprentissages libres en famille, je rêve d’un monde où la majorité des communautés d’apprentissages sont démocratique et libre. En tant que société, je crois qu’on a besoin de cette possibilité pour permettre l’épanouissement des jeunes et aussi la liberté des femmes qui contribue à la société en occupant un emploi.

Éduquer ses enfants, s’éduquer soi-même de Naomi Aldort

Naomi Aldort est l’auteure qui a le plus marqué ma transformation vers la bienveillance et le unschooling. Elle m’a permis de mettre des mots sur ma vision d’une enfance heureuse. Elle m’a permis de comprendre comment modifier certaines de mes interactions avec mes enfants pour favoriser leur bienêtre émotionnel. C’est avec cette auteure que je me suis le plus déscolarisé en exorcisant les croyances qu’on ne remet pas souvent en question concernant comment les enfants apprennent pour réaliser leur potentiel.

Honnêtement, j’aime vraiment mieux le titre de la version originale en anglais, Raising our children, Raising ourselves. Il implique une notion d’épanouissement pour les enfants et leurs parents et ça me plait énormément, car c’est exactement ce que j’ai vécu. En me libérant de me fausses croyances sur les enfants je me suis permise de guérir l’enfant en moi qui a été blessé dans des relations d’autorité.

J’aurais dû lire ce livre en anglais parce qu’après sa lecture, il y avait des informations que j’avais de la difficulté à comprendre et je suis pas mal certaine que c’est dû à la traduction. Pour obtenir plus de clarté, j’avais besoin d’entendre Naomi parler de son vécu et de sa façon de voir la relation avec l’enfant. Je me suis donc procuré les 7 CD audio de conférences qu’a faits Naomi Aldort, Trusting our children, Trusting ourselves

À un certain moment pendant l’écoute j’ai vécu un moment très intense de guérison. Les larmes coulaient abondamment sur mes joues et j’étais envahie d’une sensation immense de libération. Je ne me souviens plus exactement ce qu’elle avait dit, mais ça avait un lien avec le fait qu’un enfant nait bon, parfait, et qu’en tant que parent dans l’autorité on fait peser sur lui des attentes basées dans nos propres blessures. Ce qui fait vivre aux enfants de la souffrance et cette souffrance grave en eux la croyance profonde qu’ils ne sont pas aimables. Une de mes pires croyances qui a encore aujourd’hui un impact négatif sur mes relations et sur mon estime de moi. 

Dans ce moment précieux, j’ai senti un déclic en moi. J’ai compris profondément que le problème ce n’était pas moi. Il n’y avait rien de méchant ou de “pas bon” avec la jeune fillette que j’étais. J’étais seulement le reflet de la souffrance de mes parents. Je n’ai rien à me reprocher, j’étais un bébé, une petite fille qui voulait juste exprimer la lumière en elle. 

Tous les bébés et les enfants sont aimables et donc moi aussi.

La vraie vie

Naomi est en premier une mère et elle raconte sa vision de l’enfance à travers ces détails du quotidien pour lesquelles j’avais une soif d’apprendre. Je désirais du concret, de la vraie vie, une mère comme moi sur le chemin de la bienveillance avec ses enfants.

“Aimer un enfant ne garantit pas qu’il se sentira aimé.”


Je connais profondément la vérité de cette phrase. J’étais aimé par mes parents, mais je me suis rarement senti aimé dans mon enfance. Ce qui était ma motivation numéro un avec mes enfants, faire en sorte que ma relation et mes interactions avec eux ne leur causent pas la souffrance de ne pas se sentir aimé.

“Lorsque l’enfant ne doute pas de votre amour et de votre admiration, c’est sur cette certitude qu’il s’appuiera pour explorer le monde avec succès. Il pourra agir de son propre chef, en toute authenticité, libre du souci d’obtenir votre approbation et s’il veut plaire, il fera quelque chose qui correspond à vos désirs (non à son besoin d’accomplissement). S’il prête mainforte ou se montre attentif, ce sera parce qu’il vous aime, non pour être aimé.”

Je voulais que ma relation avec mes enfants soit basée dans le plaisir de passer du temps ensemble plutôt que leur besoin de me prouver qu’ils méritent mon attention et mon amour.


“Privés d’un amour inconditionnel dans l’enfance, plusieurs adultes dépenseront beaucoup d’argent et de temps à courir après des substituts de l’amour dans la nourriture, les produits de consommation, la télé, la gloire et d’autres stratégies « réconfortantes ». ”


Mon moyen de réconfort numéro un est la bouffe et ça m’a pris des années avant de guérir cette blessure d’amour assez pour avoir un impact positif sur mon mécanisme de réconfort. J’allais chercher dans la nourriture l’amour que je ne croyais pas mériter. 



“Examinez et guérissez votre propre peur des émotions pour que votre enfant se sente rassuré de tout épancher en votre présence. Il acquerra le courage de tout éprouver et la capacité de tourner la page.”

Un de mes focus était de faire en sorte que mes enfants sentent que vivre leurs émotions est normale et acceptable. Au moment où ils vivaient de la colère et de la tristesse, je laissais de côté mes peurs pour me placer dans une position de compassion et d’accueil. Je ne leur disais pas; ça va passer ou ce n’est pas grave. J’étais une présence de réconfort avec peu de mots. Je prenais le temps d’être en leur présence pour les écouter jusqu’à ce qu’ils arrivent de l’autre côté de la vague d’émotion et retrouve leur paix intérieure.

Libre pour apprendre de Peter Gray

NB: J’ai ce livre seulement en anglais (Free to learn), j’ai traduit les citations avec Google Translate.

Quand mes mains ont ouvert ce livre pour la première fois, j’avais déjà acquis une confiance en mon maternage et ma façon d’être avec mes enfants, dans la bienveillance, très solide. Ce livre ne m’a pas initié à de nouveaux concepts, mais en agréablement approfondit plusieurs.

J’attendais ce livre avec impatience après avoir dévoré plusieurs articles de Peter Gray sur son blogue Freedom to Learn. J’ai même participé à la recherche qu’il a faite sur le unschooling en 2011 .

Ce livre m’a confirmé à quel point les apprentissages libres permettent aux jeunes de poursuivre leurs intérêts d’une façon qui les fait grandir et les prépare réellement pour la « vraie vie ».

Avec ce livre j’ai approfondi ma compréhension du jeu dans le développement de la personne. On passe du jeu qui est perçu par les adultes comme ayant moins de valeur au jeu “sérieux”. J’ai compris que lorsque je fais une activité “sérieuse” qui me plait beaucoup comme écrire un texte pour mon blogue, c’est dans une énergie de jeu. Quand Benjamin fait de la programmation pour un projet personnel, c’est aussi du jeu “sérieux”. Ce sont des activités valorisées par la société, l’écriture et la programmation, mais qui idéalement sont ancrées dans une énergie de jeu. Cette énergie est selon moi associée avec la passion de ce qu’on fait. Dans ces cas on est curieux et on cherche à se dépasser pour notre propre plaisir. Le jeu “sérieux” est pour moi une activité qui élève mon énergie plutôt que de me plonger dans une énergie de pression lourde et à la longue déprimante.

Peter Gray explique clairement les conditions nécessaires à distinguer une activité comme étant un jeu. Ça m’a permis de mieux comprendre ce que voulait dire Benjamin quand il me disait ne pas aimé les activités faites sur mesure pour les enfants, comme les activités scientifiques. Une activité pédagogique organisée par des adultes n’est pas un jeu et ce n’est pas parce qu’il y a des dessins de petits bonhommes dans les cahiers s’activités ou que l’activité ressemble à un jeu, comme l’éducation physique dans les écoles, que c’est un jeu. Et que les enfants vont vivre les mêmes bienfaits provenant du jeu comme des apprentissages profonds et déterminants pour leur futur. Les enfants, comme Benjamin semble avoir vécu et reniflent de loin ce type d’activité qui ont une intention éducative. Le moyen, l’activité, n’est pas aussi important que la fin, apprendre.

Peter Gary nomme 5 conditions nécessaires au jeu.

1. Le jeu est auto-choisi et auto-dirigé;

 2. Le jeu est une activité dans laquelle les moyens sont plus valorisés que la fin;

 3. Le jeu a une structure ou des règles qui ne sont pas dictées par une nécessité physique, mais émanent de l'esprit des joueurs;

 4. Le jeu est imaginatif, non littéral, mentalement retiré d'une manière ou d'une autre de la vie «réelle» ou «sérieuse»;

 5. Le jeu implique un état d'esprit actif, alerte, mais non stressé.

« Le jeu est avant tout une expression de la liberté.  C'est ce que l'on veut faire par opposition à ce qu'on est obligé de faire. »

Quelques bouts qui m’allument

“Jouer avec d'autres enfants, loin des adultes, est la façon dont les enfants apprennent à prendre leurs propres décisions, à contrôler leurs émotions et leurs impulsions, à voir du point de vue des autres, à négocier les différences avec les autres et à se faire des amis. En bref, le jeu est comment les enfants apprennent à prendre le contrôle de leur vie.”

Un chapitre m’a particulièrement intéressé, Comment devenir un parent plus confiant . Ce chapitre parle d’examiner nos propres valeurs, abandonnez l'idée que vous déterminez l'avenir de votre enfant, résistez à la tentation de surveiller les activités de votre enfant, trouvez ou créez des espaces surs et des opportunités pour les enfants de jouer et d'explorer et envisagez des alternatives à la scolarité conventionnelle.



“Lorsque nous offrons à nos enfants des conseils qu'ils n'ont pas demandés et dont ils n'ont pas besoin, nous réduisons le risque qu'ils nous demandent des conseils quand ils le veulent et en ont besoin.”

«Permettre à vos enfants de jouer librement et relativement en toute sécurité avec d'autres enfants est l'une des choses les plus précieuses que vous puissiez faire pour eux. »

«Le unschooling est la catégorie de l'éducation à domicile la plus compatible avec être un parent confiant. »

«... (Parents unschoolers) ... ne testent pas leurs enfants pour mesurer les progrès. Au lieu de cela, ils laissent à leurs enfants la liberté de poursuivre leurs propres intérêts et d'apprendre, à leur manière, ce qu'ils doivent savoir pour respecter ces intérêts. Ils croient que l'apprentissage est une partie normale de la vie, pas quelque chose de séparé qui se produit à des moments et à des endroits spéciaux. »

Dans la section, Une Vision d’Avenir, Peter Gray écrit quelque chose que je souhaite très fort aussi.

«Je suis optimiste que nous, en tant que culture, reviendrons à nos sens et redonnerons aux enfants la liberté de prendre le contrôle de leur apprentissage et provoquant l'anxiété. »


Neuf parents éducateurs vous invitent dans leur quotidien de Marie-Noelle Marineau

Pour lire mon expérience d’apprentissage en famille et celui de 8 autres parents qui ont fait ce choix, Marie-Noelle Marineau a publié le livre Neuf parents éducateurs vous invitent dans le quotidien.

“J’apprends en ce moment à laisser plus de place à mon introspection et à mon ressenti. À ce qui est mieux pour nous. J’ai longtemps recherche des réponses à l’extérieur sans comprendre qu’elles se trouvaient en moi.”

- Cinthia Labillois


Besoin de vrai

Au-delà de mon besoin de lire l’expérience de parents qui ont fait le choix des apprentissages libres, j’avais envie de voir ce que sont devenus ces jeunes unscoolers une fois adultes. Ce qui n’était pas accessible au moment où mes enfants étaient encore jeunes. C’est pour cette raison que l’année dernière moi et les garçons avons publié 4 vidéos où je leur pose des questions sur leur parcours unscooler. You’re welcome :)

Série Jeunes Adultes Unschoolers - Èpisode 1

Série Jeunes Adultes Unschoolers - Èpisode 2

Série Jeunes Adultes Unschoolers - Èpisode 3

Série Jeunes Adultes Unschoolers - Èpisode 4

Savais-tu que je suis en train d’écrire un livre?

As-tu des questions et des doutes sur les apprentissages libres et la bienveillance? J’ai vraiment envie de te lire! Si tu vis un moment de remise en question, il y a de très grandes chances que je l’ai vécu aussi et comme je ne peux pas emprunter la DeLorean de Marty pour aller rassurer et réconforter la jeune maman-éducatrice que j’étais, je fais the next best thing, partager mon expérience en espérant que ça inspire d’autre maman comme moi.

Julie xo